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17 juillet 2011

La peau si douce des femmes-sumo du hammam

Demoiselles Déjà, hier , Y. avait commencé à vouloir rattraper le plantage de samedi dernier. M'avait laissé un message où il était question de hammam. Comme je suis en formation de "comment me faire désirer quand on m'a agacée", je n'ai pas répondu. Non mais.

Et puis ce matin, mon comparse et néanmoins camarade a un peu trop arrosé ses vacances. J'appelle en catastrophe, l'homme de Y., pardon son fiancé, je vais le rejoindre, je vais sur un marché toulonnais avec C. et lui. Tu m'étonnes qu'il accepte. Et tu manges avec nous à midi, attends je te la passe. Me la passe donc. Parce qu'on va au hammam avec S. et je vais avec elles, ah ben c'est le top si j'ai du savon noir, elle a les gants, et oui elle peut me prêter un pareo.

Le marché avec C. et F.. L' "agent municipal" qui vient nous signifier que la mairie ne nous interdit pas d'être là, mais en gros si on pouvait être invisibles, ce serait mieux. Le Pauvre. il est jeune, certainement inexpérimenté et je viens de me coltiner un lecteur de Rivarol. Exit l' "agent municipal".

Le hammam a une entrée discrète dans une petite rue du centre. Le quartier où une "zone franche" commence à pousser les murs et à expulser les petites gens. Le vestiaire est rustique, Y. est excitée comme une armée de puces. Nous explique un bon millier de fois qu'on n'a qu'à commencer à aller dans la salle chaude, parce qu'elle va se faire épiler, qu'elle nous rejoindra ensuite. Parce que ça, c'est une des traditions d'avant épousailles qu'elle aime bien.

L'épilation est rapide, mais S. et moi sommes transformées en vacherins passés au micro-ondes quand Y. débarque. Radieuse. Parce qu'elle a "négocié", là-dessus on peut lui faire confiance, et on va toutes les 3 avoir le gommage. Et je vais passer en premier parce qu'elle m'adore trop. J'ai eu le temps d'observer la "gommeuse"; sa copine et elle, celle qui arrose régulièrement la pièce sont grosses. Vraiment très, très grosses. D'une abondante nudité qu'elles baladent sans impudeur aucune. Une confortable surface de peau qui ressemble à du satin neuf et ambré. Ca ne se fait pas, mais ça donne envie de toucher. Rien d'érotique, juste comme on passe la main sur une statue.

Je passe donc en premier. La femme-sumo (même son chignon fait penser) m'attaque le dos, pas des petites frictions de fillette, alors je me laisse aller. Se penche tu es forte, toi. Me retourne comme une peluche, n'oublie rien, ni les joues, ni les doigts de pied. Après un temps, s'écarte, me prend la main, me montre la douche.

Après, il ya le thé sur les banquettes, le plateau au milieu, les discussions sur le mariage, des fois qu'on ait oublié, les comparaisons de crèmes de beauté, de vernis, les t'as de la chance d'avoir de gros seins, les tu rigoles, moi j'aurais voulu être comme toi. Des trucs de filles quoi.

Bon, toutes les conditions étaient réunies pour que je passe une soirée délicieusement solitaire, à échanger des textos un peu niais avec le Charmant, vautrée sur mon canapé, encens et bougies, genre odalisque du 21ème siècle. Et que je conclue le récit de cette journée qui va passionner des millions de lecteurs, je n'en doute pas.

Et ben non. Les "jeunes d'en bas" sont bien bruyants ce soir, merde. J'ai déjà essayé un paquet de fois de leur expliquer le truc. Je pourrais appeler la maison poulage, mais envoyer les flics à des gamins...Et puis, faut être honnête, une voiture brûlée, ça suffit. A 22h 30 je craque. Balcon. pas le temps de bloquer sur la-lune-au-dessus-de-la-mer, avec les reflets d'argent et tout et tout. Eh, vous baissez le ton, s'il vous plait, ça commence à bien faire. Là, je relève la tête. Voiture de pompiers avec gyros, et les deux mecs pas trop mal ma foi, mais qui ont une dégaine un peu cow-boy, qui lèvent la tête vers moi, ben c'est la BAC (brigade anti-criminalité pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir des animations nocturnes dans leur quartier, gratuites en plus). Euh excusez moi.Et une bonne vingtaine de jeunes surexcités. Les familles qui descendent dans la rue avec les petits. Les minettes de l'immeuble d'en face qui rient très fort sur les marches de l'entrée. Le grand n'importe quoi (on peut dire portnaouak si on préfère) comme d'habitude.

Un quad, un de ces engins qui ne ressemblent ni à une moto, ni à un tricycle, mais qui fait beaucoup de bruit se gare juste sous mon balcon. 2 gars sans casque. Ne vous inquiétez pas, madame, c'est la police.Un jeune qui passe à fond sur son scooter, en hurlant des conseils sexuels à l'intention des génitrices des gars de la Bac, et à qui un des sans-casque renvoie une incitation à la sodomie assez énergique je trouve. Et puis une petite troupe de pompiers sort de la porte d'à côté, avec des machines bizarres dans les bras. Les jeunes montent le ton, les costauds s'avancent. et puis tout va très très vite, le quad part à fond, des jeunes sifflent et disparaissent, les pompiers s'en vont. Encore quelques mères de famille qui ramènent les plus jeunes en les engueulant. Mon entrée d'immeuble doit ressembler à une décharge, mais la lune brille toujours, Demain Fiston entendra parler de l'histoire, ile me racontera.

Et puis je m'en fous, j'ai la peau douce.

 

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Commentaires
M
Ah oui, c'est quand même pas de tout repos chez toi... <br /> Vive la campagne :p
P
Maevina: ne t'en déplaise, pour l'instant, ce n'est pas à mon postérieur que les cow-boys en ont!<br /> Moune: ce que tu dis, c'est le discours , à peu de choses près que je tiens à ces djeuns; en ajoutant que je suis la première à affronter les "vieux" du quartier qui tiennent des propos racistes, mais que s'ils se comportent comme ça, ils deviennent indéfendables. Mais il faut voir la situation de près, ce que, hélas pour moi, je fais tous les jours. Ces gamins sont grillés, aucun espoir, rejetés de partout, de l'école (merci la destruction de l'Education Nationale), les assocs qui proposaient des loisirs ont mis la clef sous la porte faute de subventions, notre quartier ressemble de plus en plus à un ghetto avec vue sur mer. Alors oui, j'ai de plus en plus de mal à les supporter, mais j'analyse... Entre la peste et le choléra, comment choisir?<br /> Pour le parti révolutionnaire -ou presque- nous serions-nous comprises...?
M
Je passerai sur le hammam, moi j'aime pas. <br /> Mais les petits jeunes en bas de l'immeuble appellent une réflexion de ma part : Rien n'excuse d'emmerder ses voisins, de bruler des bagnoles de gens qui mettent 5 ans à se la payer. Ma grand mère était très très pauvre, elle volait dans les champs pour manger... Mais ni elle ni aucun de ses 7 frères et soeurs ne se seraient comporté comme ça, et aucun n'a sombré dans la délinquance. La pauvreté ne mène pas inexorablement à l'incivilité. Rien ne sert de s'en prendre aux gens de leur quartier ! Qu'ils aillent se venger sur les riches, les profiteurs... Ou bien qu'ils manifestent leur mécontentement en militant dans un parti révolutionnaire... ou presque... lol
M
ben vi et la police au cul aussi !
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