et pourtant
Il pleut, une vraie pluie enfin. La colline a retrouvé les couleurs d'automne, là bas en bas la mer et le ciel se rejoignent dans un gros paquet gris.
Mon compte est dans le rouge, mon portable (opérateur dont le sigle commence par s et finit par r) est en ligne restreinte: quand j'ai voulu appeler ma Princesse, l'écran a affiché "appel interdit". Quoi, m'interdire d'appeler ma fille à moi,ça va pas la tête, puisque c'est comme ça, j'explose ma facture de fixe. Mes chèques vont être en bois pendant une semaine, il me faudrait un nouveau pantalon, c'est quand les soldes.Ma voiture tremble quand elle passe devant la maréchaussée, elle aussi a besoin d'un relookage.
Et pourtant, je n'arrive pas à m'angoisser, pas de larmes, pas même un petit pincement, je continue à avancer. Si je pouvais, je m'inquièterais presque d'être aussi calme. Alors, je réfléchis: les antidépreschtroumphs n'y sont pour rien , mon (très beau, on ne le dira jamais assez) médecin vient de me baisser la dose; l'H.? oui, il est charmant, mais pas de reprise réelle en cours, je prends comme ça vient: mon psy à moi toute seule (façon de parler , bien sur) dirait que j'arrive enfin à mettre les mots sur les blessures, ce qui est vrai, je vais d'ailleurs certainement bientôt passer au divan -très joli, style empire, cet homme a du goût-; l'organisation poltique en bonne voie, avec liste aux municipales et des nouveaux qui arrivent encore plus déterminés que nous ?
Va savoir, peut-être que je suis heureuse d'être en vie.....