corps et âme

  Il y a eu cette soirée d'horreur, cette heure sur un parking, il faisait humide, dans l'ombre, des jeunes guettaient; en face de moi, il y avait cette femme qui déversait son mal de vivre sur moi, le regard fixe, la voix forte, débit saccadé. Des accusations qui n'en étaient pas, mais qui rouvraient de vieilles blessures, des mots comme des coups de couteau. Moi, en face, comme une gourde, au lieu de partir, je répétais, parle moins fort, mais non, tu sais bien que ce n'est pas vrai, comment peux tu dire ça?

J'avais oublié que les gens qui vont mal s'en prennent à ce qu'il y a de proche et vulnérable, j'avais oublié que mes blessures se lisent aisément par ceux qui ne veulent pas regarder les leurs.Alors.

  Alors, j'ai craqué, j'ai pleuré.Beaucoup.J'ai essayé d'expliquer, mais "ils" ne comprennent pas: cette femme est enfermée dans sa cuirasse, elle se tient droite, ses défenses sont au point.l'homme essaye bien de trouver des mots, il est maladroit, il dit "ça me dépasse", il me manque, mais je n'ai même pas envie d'aller le retrouver.

Et puis, ce matin, je me suis réveillée différente:la gorge qui gratte, les joues trop chaudes, les jambes en coton. Le toujours très beau toubib est venu, un plaisir de le voir arpenter mon salon avec ses santiags et ses yeux gris: épidémie de grippe, virus, faut prendre des médicaments et rester au chaud.Ouf.

Merci, mon corps, merci de m'obliger à m'arrêter, voilà, je suis malade, qu'on ne m'emmerde plus, merci.

J'avais promis au Fiston de faire les "dernières démarques" avec lui aujourd'hui, j'ai bravé l'interdit, 2 écharpes, dopée au doliprane, magasins.Fiston s'est acheté un pull en cachemire, signe qu'il n'est vraiment plus un petit.Moi, ben, puisquej'y étais, je me suis offert un sarouel rouge brodé de perles et fait une razzia chez le marchand de journaux. On est rentrés contents, lui et moi.

Demain , ce sera le lit toute la journée, peut-être quelques parties d'acroscore, un bouillon, oublier la guerre.

                              

                                            Picasso "le rêve"

Comments

[farid]

"Oublier la guerre" comme tu le dis si justement cela devrait etre au programme dés la maternelle, où Mr Mirimoto se chargerait d'inculquer aux petits les joies de la convivialité et le dégout de la compétition...Que peut on faire d'autre que rever lorsque le monde a les apparences du cauchemard...

[marina]

Bonjour. Seriez vous intéressée par un échange de lien avec mon blog ?
Cordialement
Marina
http://www.marinamode.com/blog/

[heure-bleue]

L'épidémie de grippe commence à faire son entrée sur les blogs, j'espère qu'on va au moins échapper à ça, je t'embrasse, reste au chaud devant ta télé, et regarde les images de tes revues...

[passagère]

merci! hier soir, inspiration désastreuse, (j'avais preque 39° de fièvre), j'ai voulu me faire un grog: j'ai versé le rhum comme de l'eau, voilà, j'ai passé une partie de la nuit grippée.....et bourrée!

[charivari]

Soigne toi bien !