barbares
Elle parait avoir à peine la cinquantaine, une jolie femme, habillée, coiffée simplement, avec goût. Elle nous ouvre la porte, jette un oeil à la pétition , nous balance sèchement: moi, je suis au PS, moi, c'est Ségolène, c'est tout. Nous insistons en douceur ; je ne le regarde pas, mais je sais que l'H. a vu comme moi la souffrance qui lui pèse sur les épaules. Et puis brusquement, c'est comme une explosion, elle craque: son cancer, les transports en véhicules aménagés qui ne vont plus être pris en charge à 100%, les 50 cts de plus sur les boites de médicaments, la ministre qui conseille de faire du vélo....elle pleure ils veulent nous faire crever. Je ne regarde toujours pas l'H., j'ai l'impression de mesurer 10 cms.Mais je sais déjà que je vais revenir la voir.
L'H. et moi allons manger, nous parlons, nous refaisons le film. L'H. dit les barbares ont pris le pouvoir.
C'est notre premier repas en tête à tête depuis le clash.