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11 novembre 2007

mistral

galileo10917r

Il souffle fort, froid, ceux qui ne connaissent pas le mistral ne peuvent pas comprendre: moi, je m'en fous, j'ai la veste en mouton de feu ma maman , comme un igloo portatif, froid, moi jamais.J'ai mis ma jupe à froufrous, j'aime la sentir tourbillonner dans les rafales, je suis la reine du vent.
J'ai passé la journée avec l'Homme, ce matin sur le marché, les discussions, les signatures, les journaux, ,les fou-rires aussi.

A midi, on a mangé en vitesse, mais au soleil ,un pan bagnat (un vrai avec des anchois et de l'huile d'olive, pas une imitation avec thon en boite et mayonnaise en tube), après on s'est entassés à 5 dans sa voirure direction la réunion de Marseille. Les 3 autres se sont assis derrrière, je cherchais de la musique, j'ai encore soupiré d'admiration au passage de la Ciotat, je regardais en douce ce profil que je connais par et avec le coeur.

La réunion était passionnante, 150 personnes déterminées,mais qui n'oublient pas de placer la vanne qu'il faut au bon moment (les marseillais savent faire). Mais 3 heures assise comme à l'école, je n'ai plus l'habitude, je bouge mes jambes, fouille dans mon sac, mon voisin a de beaux yeux.

Après, la fraction féminine l'emporte, on se retrouve à une douzaine dans un bar, ça parle dans tous les sens, tiens je te donne mon adresse mail, les yeux brillent. Quand même, on est à Marseille, venir ici, ne voir qu'une salle, un bar et un parking, j'ai du mal . Alors, je propose ma tournée de petits gateaux,non, non, pas la peine de m'accompagner, je m'échappe. Je me perds un peu exprès, je tourne dans les petites rus, je vois une boutique de téléphones qui s'appelle "le bled phone", bien sur, mon appareil photo est à plat.je souris aux garçons un peu louches qui rodent dans les coins, j'ai des ailes sous les pieds.

Au retour, on n'est plus que deux dans la voiture (mais non, on n' a pas laissé les autres sur une aire d'autoroute). On parle peu, musique, il fait nuit, le mistral continue à souffler. A Toulon, comme avant, nous sommes assis sur nos tabourets , dans notre bar, comme avant, nous refaisons le monde, comme avant, avec un soupçon trop de rhum. Comme avant, je me fais draguer par de gros balourds, comme avant, j'envoie balader. Comme avant, je vois son sourire en coin, je danse dans ma tête, c'est si bon.

Le bar ferme, je ne parle plus, lui non plus.Il me ramène, je ne propose pas d'aller chez lui, il ne m'en parle pas non plus, on a 17 ans.En bas de chez moi, je descends de la voitre, la phrase sort toute seule, je m'entends "j'ai de l'amour pour toi". Le vent plaque ma jupe contre mes jambes, la rue est déserte, je suis penchée vers lui. Sa main comme dans un film au ralenti qui s'approche,un effleurement, une ébauche, ce geste qu'il faisait si souvent, ses doigts qui repoussent mes mèches en bataille. Je ne me retourne pas pour le regarder partir, je rentre chez moi .

Surtout, me rappeler qu'on n'est pas au printemps.

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Commentaires
L
Il fallait bien entendu lire "Mais...Mais...Mais alors, tu es HUMAINE !!!!"
T
mais tu me ferais pigner, comme au cinoche!!!!!
M
Premier passage ici, bon, je n'ose pas lire le reste pour l'instant pour la simple raison que je ne suis pas loin de chouiner. Y'a un peu de magie dans ce texte-là, un je ne sais quoi qui chamboule.<br /> Merci.
T
J'aime bien les jours de Mistral, à Marseille ...
L
Mais...Mais...Mais alors, tu est HUMAINE !!!!
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