l'origine du monde
C'est ce soir, au boulot:le fils de la dame-papillon-noir (dont j'imagine aisément le mari fortement barbu et plus , même sans affinités), le fiston donc, qui porte aujourd'hui un splendide jogging aux couleurs du club espérance de Tunis ,a fini ses devoirs. Non, il n'a pas envie de dessiner, ni d'écouter une histoire, non, il ne veut pas fare un jeu, mais il louche sur l'encyclopédie posée au milieu de la table. Je la glisse vers lui, hop le voilà plongé dans une infinité de connaissances. Moi, je continue à essayer de trouver le moyen d'apprendre à lire à la petite cosette du groupe, celle qui a des vêtements déchirés, qui tape sur les autres, mais qui me hurle dans les oreilles quand elle reconnait une lettre. Quand: un cri suraigu comme ils savent si bien en produire à ces âges, le loustic vient de découvrir la page Velasquez , illustrée comme il se doit:
Je laisse passer la tempête qui s'est déchainée, voilà qu'un autre découvre les trois grâces , je reprends au vol . Oui, en 1649 , les femmes avaient déjà un corps, oui, Velasquez était un artiste, et en art, rien n'est interdit, et toi est-ce que tu aimes ce tableau....? Ben oui, les fesses, les fesses....!! Re-surexcitation, re -attente de l'"accompagnatrice à la scolarité" que je suis. Et pourtant, tu vois, c'est son visage qu'elle regarde (ndlr:en même temps, c'est vachement dur de se regarder les fesses). Voix d'une des petites princesses de la bande, une avec des chouchous dorés dans les cheveux, qui n'a que des A à ses devoirs, qui m'a dit très sérieusement l'autre fois: je t'aime d'amitié ...., une voix pleine d'admiration, les yeux graves, grand ouverts, elle est trop belle!
Après, c'était l'heure, il a fallu ranger les cartables, retrouver l'écharpe disparue, dire bonne soirée les enfants, à jeudi.
J'attends la fatwah.