août
Il fait chaud: très, très chaud: trop chaud. Un temps à baver d'envie devant les "alertes orange " de madame Meteo.
Après la soirée d'hier, le repas qui a joué les prolongations jusqu'aux petites heures, celles où on commence à respirer, le lever de ce matin a été un tantinet douloureux. La suite aussi. parce que la petite mamie italienne, celle qui me répond "si Dieu veut" en italien, quand je lui dis "au revoir", avait décidé qu'il était temps d'attaquer le nettoyage de l'étage de la maison, un étage où, ni elle, ni son mari n'ont mis les pieds depuis des mois .
3 pièces sous les toits, éclairées par des velux quand le thermomètre flirte avec les 35° à l'ombre, pas besoin de sauna. Pendant une heure et demie, j'ai donc briqué, perdu quelques litres de sueur, quand j'ai terminé, ça brillait mais je ne voyais plus clair. En bas, la dame que je n'arrive décidément pas à appeler "la patronne" m'attendait avec le sourire et un grand verre d'eau fraiche. Vite, un coup de balai partout, le lit du mari à retaper, c'est fini. Et puis, c'est devenu un rite, timidement, mais avec les yeux qui brillent, elle me tend des tomates, une courgette que son rital de mari fait pousser quand il n'est pas à l'hosto. La dernière fois, c'était un bouquet de basilic frais, des citrons de l'arbre du jardin. Il y a eu aussi des courgettes géantes que j'ai farcies le soir, les garçons ont dévoré. Je n'ai pas besoin de me forcer pour m'extasier: le mari a 80 balais bien sonnés, une insuffisance rénale, mais continue à "faire le jardin", acheter des légumes au supermarché du coin serait impensable.
J'ai repris la voiture, un vrai four ambulant; sur la route, je me suis garée dans l'entrée d'une vigne, j'ai mangé une tomate à l'ombre d'un olivier en rêvant à des torrents , des cascades, la douche qui m'attendait à l'appart.
Allez, je me secoue, Fiston m'attend pour aller piquer une tête (enfin lui, moi, c'est nettement moins sportif) sur une plage ignorée des hordes.