Elles sont loin mes vacances
Pôle Emploi. 2 jeunes filles derrière la "banque d'accueil", une douzaine de personnes qui attend. Un gars quelque peu baraqué qui double la file, se pose à côté d'une des deux jeunes personnes, l'air énervé. La jeune fille se tourne vers lui oui monsieur, je ne vous ai pas oublié, j'essaye d'avoir l'employeur au téléphone. Première réflexion perso:pas très pro tout ça, normalement tu dis "je suis à vous tout de suite", et tu finis avec celui qui est en face de toi. Le gars répond. Fort. C'est une histoire de prudhommes, le gars n'a pas récupéré ses fiches de paye, donc pas d'allocations. La jf lève le ton. Deuxième réflexion perso: la règle d'or, ne jamais perdre son calme devant quelqu'un qui s'énerve (sauf si tu as décidé de lui casser les dents, mais là c'est une autre histoire).Le baraqué s'énerve encore plus bien sûr. La jf je ne suis pas responsable des employeurs. Le gars (très très fort là) alors faut pas nous mettre en relation avec des enc...., parce que c'est nous qui payons la facture! Réflexion perso: mais qu'est ce qu'ils ont tous contre les pratiques sodomites, et l'accès à la porte est dégagé, si les bureaux volent je peux sortir. Finalement, un conseiller très gentil débarque, parle doucement (déception de l'assistance qui n'entend plus), disparait avec le baraqué dans un bureau.
C'est mon tour, je demande mon papier, la jf se plante, recommence tout, j'attends. Au guichet d'à côté, une petite dame explique son cas. Je suis à 30 cms d'elle vive la confidentialité. Elle est en maladie jusqu'au 20, son employeur la licencie car liquidation judiciaire, comment faire. Sa jf à elle lui répond sur un ton un peu trop guilleret que pas de problème, elle revient le 20. Réflexion à voix haute: mais c'est interdit de licencier quelqu'un pendant sa maladie...Les 2 jf se tournent vers moi d'un bloc. La mienne (la même que celle du baraqué): ça ne nous regarde pas..Ben le code du travail, ça regarde tout le monde, l'histoire de cette dame ne me concerne pas, mais comme tout le monde entend tout, autant participer, non?
J'ai récupéré mon document, conseillé à la petite dame d'aller voir un conseil du salarié dans un syndicat, elle m'a remercié 3 fois. En fait, je ne suis pas certaine du tout qu'une boite en liquidation n'ait pas le droit de licencier les salariés en maladie (je l'ai dit à la dame). Mais un peu d'humanité de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal. Et la petite gisquette de l'accueil, va falloir qu'elle apprenne la vie!
La Chalosse vue depuis le village de Montfort en Chalosse